Cinq amis aux portes de la vie active. Ils ont soif de liberté, d’art et de justice. L’enfance ne les a pas tous épargnés. Andreï, violoniste et étudiant en géopolitique, a vécu l’exil de la révolution ukrainienne. Zacharie, magistrat en formation, orphelin à onze ans, a cruellement manqué de tendresse. Vivre leur idéal pourrait-il passer par un ménage à trois avec la mystérieuse Elsa, sculptrice ?Découpé en chapitres au ton bien différencié selon les voix, ce roman choral se situe à la croisée de la vie de clan, quand la fraternité élective est plus forte que celle du sang et que chacun cherche encore sa voie entre idéaux, insouciance et névroses. L’auteur donne la parole à ses héros sur des thèmes universels : l’art, la politique, la démocratie, le sexe, la vie de couple. Les prises de position sont incisives et non dénuées de sarcasmes. La description du « trouple » formé par les trois amis, entre sexualité débridée et chasteté assumée, est assez nouvelle et déconcertante. De toute évidence, Nanoucha Van Moerkerkenland a voulu écrire un roman ambitieux. Mais est-ce le style trop travaillé qui sent un peu le fabriqué ? Est-ce une certaine fausseté des situations ou le manque de chair des personnages ? Toujours est-il qu’en dépit d’une fin tragique, l’émotion ne ressort pas de ces pages. (S.D. et M.-N.P.)
Le coeur content
VAN MOERKERKENLAND Nanoucha