Quand Simon rentre chez lui, un mort gît dans le salon. Sa femme est au premier dans la salle de bains. Sans explication, elle fuit le domicile conjugal. Il ne la retient pas. Il finit par enterrer le cadavre inconnu dans le jardin, puis s’efforce de reprendre une vie normale. Diane ne donnant pas de nouvelles, il signale sa disparition, et se lie alors d’amitié avec Henri, un gendarme qui prend sa retraite. Ils partent ensemble pour quelques jours de vacances. Graduellement le malaise de Simon s’accroît et Henri devient étrange. Sous la forme d’un monologue introspectif extrêmement détaillé, Christian Oster (Rouler, NB septembre 2011), écrivain de l’isolement et de la hantise, raconte l’aventure peu banale d’un homme très ordinaire dont la « non-vie » bascule soudain. Ce héros négatif, sans passion, indifférent, ressasse son désarroi et son ennui à longueur de phrases, sans susciter la compassion. Les personnalités de l’épouse, des amis, sont floues, peu compréhensibles. Les relations entre personnages sont mystérieuses, jamais explicites. L’histoire sans véritable dénouement ni vrai suspense, fait naître plus de perplexité morose que d’inquiétude. Exercice de style brillant, mais qui hésite sans choisir entre pastiche du « nouveau roman » et burlesque noir. (S.La. et T.R.)
Le coeur du problème
OSTER Christian