Le Coeur et les Confins

À Mourmansk, un voyageur regrette les nuits étoilées propices au romantisme, et au Groenland, le modernisme. Ernest renonce aux sommets himalayens pour une beauté de Pondichéry, puis, aveuglé et glacé sur les plateaux tibétains, il imagine sa soignante en déesse. Ernesto, sur la route du Paraguay, regrette la Chilienne aperçue à Asunción. Entre Valparaiso et la Polynésie, le coeur d’André balance. Éléonore quitte celui qu’elle aime. En Mongolie, Tuya chevauche un destrier dans les bras d’un beau moine. Pour tous ces jeunes gens qui ont parcouru et parcourent le monde, ne pas voyager est une liberté assassinée. Ces douze nouvelles de Cédric Gras (Le Nord, c’est l’Est : aux confins de la Fédération de Russie, NB avril 2013), voyageur passionné qui a sillonné le monde, évoquent des rencontres improbables faites au cours de ses pérégrinations. Dans toutes, l’amour s’oppose au goût de « l’ailleurs ». Belle écriture, lyrique et poétique, pour cette quête éperdue et quelque peu échevelée.