Cette fresque retrace la vie de deux familles espagnoles opposées par de lourds secrets et de sinistres affaires qui remontent à la guerre civile et dont les destins ne cessent de se croiser. Tout commence en mars 2005 à l’enterrement de Julio Carrion, homme de caractère, séduisant, enrichi sous la dictature fasciste. La présence discrète au cimetière d’une jeune femme inconnue trouble le fils cadet Alvaro qui vit une existence tranquille. Entre eux naît une passion démesurée, qui fait ressurgir le passé, un passé coupable qui glace le coeur d’Alvaro, un passé meurtri qui empoisonne le présent de Raquel, petite-fille de républicains exilés.
Comme dans ses romans précédents (Vents contraires, N.B. juin 2003), l’auteur rouvre les blessures anciennes – individuelles ou collectives – pour exorciser son pays. Ce roman-fleuve (plus de 1000 pages), qui foisonne de faits historiques travaillés et d’existences tragiques enchevêtrées, est, en dépit de ses excès (trop de pages, de récits et de personnages), une oeuvre ambitieuse, dense, au style fluide et riche, à la grande puissance évocatrice.
M.Bo.