Ă travers des aperçus autobiographiques dĂ©jĂ amorcĂ©s dans La Petite Peule, Mariama Barry parcourt Ă nouveau le temps amer de son adolescence errante. TransplantĂ©e de Dakar en GuinĂ©e avec plusieurs de ses frĂšres et soeur, chez une grand-mĂšre, aprĂšs le divorce de ses parents, elle n’arrive pas Ă admettre qu’on l’ait dĂ©scolarisĂ©e. Son goĂ»t pour l’Ă©tude prend alors la forme d’une rĂ©sistance active. AprĂšs avoir Ă©chappĂ© au mariage forcĂ©, elle poursuit des classes chaotiques consistant surtout en travaux agricoles. Sous SĂ©kou TourĂ©, la rĂ©volution qui avait tant fait rĂȘver donne des sueurs froides : mĂ©fiance et psychose rĂšgnent dans le pays soumis Ă l’idĂ©ologie marxiste, la prĂ©varication, l’ignorance, l’exode rural. La traditionnelle entraide africaine, seule, prĂ©serve du dĂ©sastre total…  Dans un style simple et concret, l’auteure aboute pĂȘle-mĂȘle les faits quotidiens de sa vie bohĂ©mienne. En mĂȘme temps que le portrait d’une rebelle dans sa vĂ©ritĂ© nue, le roman dresse le terrible Ă©tat dâun pays en perdition.
Le coeur n’est pas un genou que l’on plie
BARRY Mariama