Emma, trente-cinq ans, enceinte, est psychiatre. Après une réunion professionnelle à Berlin, elle est violée dans son hôtel et retrouvée hagarde dans la rue, le crâne rasé. Traumatisée et confuse, elle reste enfermée chez elle depuis six mois, réconfortée par son mari policier. Un jour, son facteur dépose un colis et lui demande de l’apporter à un voisin qu’elle ne connaît pas, bien qu’elle habite depuis longtemps dans le quartier. Paniquée à l’idée de sortir, elle l’est plus encore quand le colis disparaît. Dès le premier chapitre, l’auteur (Passager 23, NB mai 2018) nous entraîne dans un parcours sinueux, plein de rebondissements, avec de curieux personnages – vrais ou imaginaires ? -, sur fond de paranoïa et de folie plus ou moins douce. Les chapitres courts, les allées et venues dans le temps, les péripéties bizarres, le climat malsain, tout concourt à perdre le lecteur qui ne sait plus si l’histoire est réelle ou une succession de rêves de l’héroïne, déjà perturbée dans son enfance par le manque d’amour de son père. Malgré une description psychologique parfois un peu caricaturale, le suspense reste soutenu jusqu’au dénouement. (P.B. et A.Le.)
Le colis

FITZEK Sebastian