Le capitaine britannique Richard Francis Burton mort à Trieste, figure controversée à son époque, suscite toujours curiosité, admiration et doute. Sa biographie par Fawn Brodie, parue en 1967, donnait la démesure du personnage. Voici un roman qui dépeint aussi les multiples facettes de cet homme qui garde son mystère : officier de la Compagnie des Indes, polyglotte, explorateur, ethnologue, écrivain, médecin, maître soufi, amateur d’érotisme (il traduira le Kama Sutra)… Mystificateur, agent double, aventurier, humaniste : son éclectisme gourmand lui fait endosser tous ces visages. « Converti » à l’islam, en Inde il sera circoncis, il part en pèlerinage à la Mecque. Son goût immodéré pour les dialectes et les déguisements (il abusera Anglais comme autochtones), sa curiosité insatiable dévoilée dans ses croquis et ses observations écrites, son audace dans des expéditions dangereuses à la source du Nil font de lui un personnage hors normes…
L’auteur – bulgare – traduit habilement dans ce premier roman la complexité et les métamorphoses de Burton par une narration colorée vivante et foisonnante, rythmée entre récit et dialogues. Une écriture riche, poétique et réaliste, donne du relief à un long récit orientaliste, documenté et fascinant où manquent seulement carte et références bibliographiques.