Sigismond est vivant et se serait même illustré au siège de Jéricho. Las, entre rumeur et réalité, les douves sont profondes ! À Jérusalem en effet, plus proche du zéro que du héros, Sigis est contrarié par le retour de son oncle et parrain Godefroy de Bouillon! Tandis qu’on complote dans les ruelles, un Djinn géant au bras tentaculaire surgit opinément, affronte et ampute l’orgueilleux Godefroy qui fait appel à son ennemi Renaud, emprisonné par ses soins (que ne ferait-on pas face à l’urgence) et Sigis file à l’anglaise. Dans ce climat de terreur, une femme attend tous les soirs sur son balcon. Faut-il voir ici quelques raccourcis de l’Histoire propres à la réflexion… cela sautera peut-être aux yeux des 15 ans quand les plus jeunes en resteront au premier degré (chaque chose en son temps) Les “fanatiques” ici , ce sont les Croisés, Godefroy en tête qui rêve de plonger tous les “hérétiques sarrasins” dans le “bouillon du baptême” (!!). Entre récit épique, intervention légendaire, et humour sans concession, la Première Croisade est décapée de tout lyrisme romantique : “sales tronches”, client au martyre, faits d’armes discutables, les allusions s’empilent et la fantaisie l’emporte allègrement sur l’histoire. Couleurs sablées, personnages bien définis, graphisme sans surcharge : l’affaire est facile à suivre. Ça ne fait que commencer… (M.-F.L.-G.)
Le colosse de Jéricho (Chevalier des sables ; 1)
GROLLEAU Fabien, RAFFALLI Robin