Marco a quatorze ans, lâĂąge du collĂšge et de lâĂ©chec scolaire. Son frĂšre fait de la boxe, lui nâaime pas la bagarre. Son seul copain se noie dans la drogue. Les parents font « ce quâils peuvent » sur fond de banlieue et de chĂŽmage. Le gamin – avide de reconnaissance – traficote dans la citĂ©. Le commencement de la fin ?
Le dĂ©cor est trĂšs vite plantĂ©Â : celui des « populations vulnĂ©rables » quâĂ©tudie le sociologue Jean-Marie Firdion, ses barres dâimmeubles et ses entrĂ©es de caves. Le hĂ©ros est nĂ©, lui aussi, de cette rĂ©alitĂ©. Cela suffit-il Ă faire un roman ? Lâimmersion linguistique dans la langue des « quartiers » sonne juste, ni trop, ni trop peu, dans un rĂ©cit qui donne la parole au hĂ©ros lui-mĂȘme, spectateur dĂ©solĂ© des ratĂ©s de sa vie. La peinture des divers cercles de la citĂ© sent la dĂ©monstration : les gens de bien sont attendus dans leurs rĂŽles de missionnaires laĂŻques, les trafiquants aussi, dans leurs postures minables. Le dĂ©nouement plein de bons sentiments est-il crĂ©dible ? Reste la peinture maladroite mais touchante de lâitinĂ©raire dâun « chien perdu sans collier » auquel on s’attache.