Le commencement d’un monde : vers une modernité métissée

GUILLEBAUD Jean-Claude

Depuis quelques dizaines d’années, les fondements des civilisations mondiales évolueraient au point d’engendrer Le commencement d’un monde nouveau : telle est la conviction de l’auteur poursuivant sa quête du futur de l’homme (cf. Le goût de l’avenir, NB novembre 2003). Pendant quatre siècles, l’Occident a dominé le monde, grâce à son acquis « romano-judéo-chrétien » (et grec), éclairé par les Lumières, source d’un prodigieux développement idéologique et matériel. Parallèlement à la fracture et à l’affadissement récents de ce modèle, s’imposent des civilisations aux bases différentes, voire opposées : Asie orientale, Afrique, Islam, nations « périphériques ». Il n’y a toutefois pas lieu de redouter le « choc des civilisations » annoncé par Samuel Huntington, ni un renforcement improductif des rivalités culturelles : l’humanité bénéficiera au contraire d’apports multilatéraux pour aller vers une « créolisation » unificatrice, même si des heurts sont prévisibles sur des sujets aujourd’hui tabous, droits de l’homme, conceptions religieuses… La marche vers une globalisation « métissée » semble inéluctable. Dans un style élégant, parfois abstrait, quelque peu ardu, Jean-Claude Guillebaud retrace un historique et ouvre des perspectives, plus tolérantes que relativistes, avec une culture et un brio qui retiennent l’attention.