Le Complexe d’Éos

Vanessa, la soixantaine passée, actrice sur le retour vit à New York ; elle est obsédée par la peur de vieillir. Ayant collectionné maris et amants, elle cherche en vain à combler son appétit sexuel à travers un site internet. Tandis que ses vieux parents sont à l’agonie, son mari hospitalisé pour un anévrisme et sa fille, ancienne droguée, enceinte, elle fait un bilan lucide de son passé. Prétextant des rencontres avec des complices éphémères ou fidèles, elle livre une profusion de souvenirs et de réflexions.  Erica Jong s’inspire sans doute de sa propre vie pour faire l’apologie d’un féminisme décomplexé. Dans une époque où tout va vite, l’obsession de vieillir précipite son héroïne dans un monde où chacun raisonne dans l’instantanéité de la satisfaction de ses plaisirs. Reflet d’une époque en rupture avec un conservatisme bien-pensant, elle résume la quête du bonheur absolu confondant amour et sexe. Le un ton est grave pour évoquer la mort et son approche, puis très enjoué pour évoquer les différentes expériences de Vanessa. Même si l’humour est constant au fil des pages, un peu moins de sexe aurait allégé le récit. (E.Ca. et M.B.)