En 1939, Leningrad est une métropole industrielle de trois millions d’habitants et une capitale culturelle d’avant-garde avec musées, opéras, cinémas, radio. Dès l’assassinat de Kirov (1934), la répression avait préfiguré les purges staliniennes. Tout bascule avec l’approche des troupes allemandes. Dimitri Chostakovitch, qui jouit d’une renommée mondiale, a déjà écrit les deux premiers mouvements de sa symphonie n°7. Il est bientôt évacué avec sa famille vers Kouïbychev. L’auteur, américain, entreprend la narration du long siège de Leningrad (septembre 1941-janvier 1944) à travers la composition de la première symphonie du grand musicien. À partir de sources multiples et récentes (archives publiques et privées de musées, carnets, interviews), une fresque foisonnante est dressée mois par mois retraçant le point de vue des civils, des militaires, des Russes et des Allemands. L’angoisse et la douleur d’une population décimée par la faim et le froid sont saisissantes. On participe aux craintes des musiciens recrutés pour donner le 9 août 1942 la représentation d’une oeuvre exigeante. Quelques longueurs et redites alourdissent cet important travail documentaire qui comporte des pages émouvantes.
Le concert héroïque : l’histoire du siège de Leningrad
MOYNAHAN Brian