Chaque année au cimetière de Lviv, en Ukraine, d’irréductibles hippies et un ancien capitaine du KGB se réunissent autour d’un petit monument funéraire, dédié à Jimi Hendrix, contenant l’une de ses mains. Ils vont ensuite boire en souvenir du héros, du bon vieux temps. En parallèle, Taras roule la nuit dans les rues défoncées de la ville : il aide ainsi curieusement des clients à expulser leurs calculs rénaux. Il tombe amoureux d’une jeune fille, allergique à l’argent, qui tient une boutique de change. D’étranges oiseaux attaquent les passants et parfois l’air sent l’iode comme au bord de la mer… Andreï Kourkov, écrivain ukrainien d’expression russe (Journal de Maïdan, NB juillet-août 2014), brosse, sans illusions, un tableau réaliste et tendre de la vie dans une ville ukrainienne en 2011. On y sent l’empreinte persistante de l’URSS sur les mentalités, autant que la délectable emprise de l’alcool. Le récit, décalé, parfois quasi surréaliste, suit les différents personnages dans leurs pérégrinations, nuit après nuit. Il s’agit de gens simples et généreux, attachants, philosophes et artistes, qui se mettent dans des situations inextricables. Ah, l’âme slave ! Les événements bizarres font naître le suspense. Parfois déroutant, mais sympathique et original. (V.A. et V.M.)
Le concert posthume de Jimi Hendrix
KOURKOV Andreï