Jacques Attali est issu d’une famille juive d’Algérie. Ce surdoué fait des études brillantissimes à Paris. Son ambition, être le Raymond Aron de la gauche et laisser sa trace dans l’Histoire. Décisive est sa rencontre avec François Mitterrand dont il est l’Éminence grise pendant un quart de siècle, particulièrement en tant que Conseiller Spécial à l’Élysée. Puis, premier Président de la BERD. Directeur du cabinet de conseil qu’il a créé. Humanitaire avec PlaNet Finance qui coiffe une myriade d’entreprises de micro-crédit. Enfin, animateur d’une Commission pour la libération de la croissance pour Nicolas Sarkozy. Et surtout, écrivain d’une cinquantaine de biographies, essais, romans… Mais l’homme pressé et sûr de lui peut parfois déraper et horripiler, d’où ses déboires.
Cyril Auffret, journaliste à TF1, dessine un portrait sans complaisance d’une personnalité étonnamment multiforme, connue sans l’être vraiment. Hyperintelligent, bourreau de travail, touche-à-tout de génie. Mais aussi agité, impulsif, autocrate, arrogant, utopiste, mégalomaniaque ? L’auteur analyse finement ses relations avec Mitterrand. Ce dernier, sédentaire et pas vraiment moderne, avait besoin d’un « nomade planétaire », détecteur d’idées visionnaires et de réseaux. La présentation chronologique, les citations et références claires aux événements politiques donnent un essai agréable à lire et intéressant.