Aristides Sousa Mendes sâadresse Ă AndrĂ©e, sa seconde femme : il revit ce qui lâa amenĂ©, lui, riche rejeton dâune grande famille portugaise catholique, Ă se retrouver seul et ruinĂ© dans un hĂŽpital franciscain de Lisbonne. PĂšre de quatorze enfants, diplomate, musicien et mondain, il est consul du Portugal Ă Bordeaux, en juin 1940. Il prend alors une dĂ©cision radicale. Refusant dâappliquer la « circulaire 14 » de Salazar, il dĂ©livre illĂ©galement un visa Ă des milliers de rĂ©fugiĂ©s qui sans lui risquent la mort. La vie extraordinaire de cet homme dĂ©clarĂ© « Juste parmi les nations » en 1966, est en elle-mĂȘme un roman. Salim Bachi (Le dernier Ă©tĂ© dâun jeune homme, NB dĂ©cembre 2013), Ă©crivain algĂ©rien francophone, lâĂ©crit sous la forme du soliloque dâun mourant dans un style familier et lyrique. EntremĂȘlant passĂ© et prĂ©sent, le consul tente de justifier son acte, insensĂ© au regard de son milieu social, de sa qualitĂ© de fonctionnaire obĂ©issant et zĂ©lĂ©. Sâil se lit aisĂ©ment, ce texte nâĂ©claire qu’imparfaitement lâĂ©nigme que constitue ce geste du hĂ©ros qui, aprĂšs trois jours dâisolement volontaire, rompt avec tout ce qui faisait sa vie antĂ©rieure.
Le consul
BACHI Salim