Le genévrier ou l’histoire tragique d’une mère qui désirait tant un enfant qu’elle mourut à la naissance de son fils. La deuxième épouse du père mit au monde une fille. Sa haine grandissante envers l’enfant d’une autre devint si terrible qu’elle le tua, le découpa en morceaux pour le cuisiner en ragoût que le père mangea. Les ossements déposés par la fillette au pied de l’arbre enflammèrent le genévrier et de la fumée s’éleva un oiseau multicolore qui se posa sur les maisons du village pour chanter une étrange chanson : ma mère m’a tué…
Planté dans la cour d’une demeure, le genévrier abrite les secrets d’une famille. Arbre de vie, il exauce les voeux, accueille les morts et offre aux innocents une splendide métamorphose. L’illustration, puissante, oppose la stabilité et le calme du monde extérieur à la violence familiale, renforce la cruauté d’un conte qui va très loin dans l’exploration de l’âme humaine. Le noir, prépondérant, fait ressortir les couleurs symboliques dont se pare l’arbre, toujours représenté en « négatif ». Costumes, villages perchés, moulins à vent situent le conte dans un temps reculé et une région lointaine. Ce bel album inaugure la collection Ivoire, qui proposera des textes patrimoniaux mis en images par de grands illustrateurs, imprimés sur beau papier crème.