John Dolan Vincent est hospitalisé pour overdose médicamenteuse. Il est soumis à l’interrogatoire minutieux d’un psychiatre qui doit statuer sur son sort. Cet as de la manipulation a appris à mentir aux policiers, avocats et personnel de santé. Il analyse, en même temps qu’il ment, la technique de la contrevérité, sachant adapter le langage oral ou corporel qui convient, ce qui occasionne quelques pages d’anthologie lors de ses entretiens psychiatriques. Devenu petite main de la mafia, les enjeux deviennent plus difficiles à maîtriser. Publié en 2002 aux États-Unis, ce premier roman de Craig Clevenger nous parvient aujourd’hui avec une mise en page et une construction originales. La traduction respecte la nervosité du texte et le rythme effréné d’un récit où le lecteur, à la recherche de la vérité, devient acteur. Suivre cet équilibriste n’est pas de tout repos et, entre l’alcool et les antimigraineux, la prison et l’hôpital psychiatrique, les situations peuvent se répéter tout en conservant leur singularité. Une expérience de lecture peu conformiste qui reste surprenante. (S.D. et Maje)
Le contorsionniste
CLEVENGER Craig