Ă Bogota, Carlos Carballo se passionne pour les assassinats non totalement Ă©lucidĂ©s de leaders politiques colombiens dans un pays en proie Ă la violence : en 1914 celui du sĂ©nateur Rafael Uribe, puis du chef du parti libĂ©ral, Jorge Gaitan, en 1948. Les meurtriers sont rapidement arrĂȘtĂ©s et condamnĂ©s, mais qui sont les vĂ©ritables commanditaires ? Quelles puissances occultes â adversaires politiques, puissances dâargent â cherchent Ă transformer la vĂ©ritĂ© en mensonge officiel ? Dans ce roman, tout Ă la fois autobiographie, enquĂȘte policiĂšre et document politique, Juan Gabriel Vasquez (Les RĂ©putations, NB octobre 2014), Ă©crivain rĂ©putĂ©, est auteur et narrateur ; il nous entraĂźne, Ă travers une construction originale et parfois dĂ©routante, dans une rĂ©flexion sur la quĂȘte de vĂ©ritĂ©. MĂ» par une attirance morbide et paranoĂŻaque, Carballo voit partout complots et conspirations. Selon lui, lâHistoire se rĂ©pĂšte, toujours mensongĂšre. LâĂ©crivain, lui, par un jeu de miroirs entre littĂ©rature et histoire, joue avec les zones dâombre et la recomposition des Ă©vĂšnements rĂ©els. Dommage que des longueurs affaiblissent le plaisir romanesque et lâintĂ©rĂȘt politique de lâensemble. (L.D. et A.Le)
Le corps des ruines
VĂSQUEZ Juan Gabriel