Une Mexicaine, née dans les années 1970, raconte à un psychiatre les péripéties de son enfance et de son adolescence avec ses peurs, ses joies, ses motivations profondes. Elle a une tache opaque sur un oeil, ce qui l’oblige à de douloureux exercices oculaires en vue d’une opération miracle. Ses parents lui prodiguent, ainsi qu’à son petit frère, une éducation « libérée », donnant un exemple de sexualité et de vie communautaire dans l’air du temps qui les amène au divorce. Ballottés entre une grand-mère sévère, un père bientôt en prison et une mère installée à Aix-en-Provence, les enfants doivent trouver leur voie. Mexicaine qui a beaucoup vécu en France, Guadalupe Nettel (L’hôte, NB février 2006) est visiblement marquée par la peur de la cécité. Elle trouve un ton juste, sans pathos, plein de lucidité ironique, pour décrire la jeunesse très spéciale qui fut la sienne. Comment résister aux emportements de cette jeune fille exigeante ? Elle se construit tant bien que mal en France dans un quartier difficile, puis à Mexico dans le lycée français très BCBG et aspire à vivre pleinement sa vie, loin des critères et des préjugés familiaux qu’elle ne partage pas… Une confession émouvante, pittoresque et attachante.
Le corps où je suis née
NETTEL Guadalupe