C’est dans le Siècle des Lumières que l’auteur situe son roman : une visite flamboyante qu’accomplit le lecteur à travers le portrait d’Honoré Fragonard, non pas l’artiste renommé mais son cousin. Anatomiste passionné, un temps directeur de l’École Vétérinaire d’Alfort, et surtout véritable spécialiste de la dissection, initié par son père gantier-parfumeur à Grasse. Un prétexte pour visiter le monde scientifique en pleine effervescence, en même temps que les artistes et intellectuels de l’époque, rencontre à distance car le héros timide et en retrait de la vie mondaine se situe aux antipodes de l’élégance désinvolte de son illustre cousin.
À l’instar de ses précédents romans (Tripp, N.B. oct. 2002), l’auteur renoue avec sa passion pour les viscères, les muscles, les os, et les autres odeurs fétides qu’il décrit avec jouissance ! Le style recherché, le délire des mots, les descriptions colorées, les portraits au vitriol l’emportent sur la sensation d’écoeurement.