Le couvre-feu d’octobre

Octavio quitte Oran en 1955 pour s’inscrire à la Sorbonne. Judith, son premier amour délaissé, épouse son frère aîné, policier muté à Paris en 1957. L’étudiant s’implique progressivement dans les actions clandestines des nationalistes algériens. Il se cache dans le bidonville de Nanterre où les méthodes musclées du FLN ont parfois peu à envier aux cruautés de la répression policière. Déçu par l’ambiguïté des politiques, Octavio « trahit » ses camarades et se réfugie chez son frère et Judith. Le drame familial y trouvera sa conclusion à l’heure de l’indépendance algérienne. La vie d’Octavio de 1955 à1962, c’est la durée de la guerre d’Algérie. La relation de son engagement dans les activités du FLN en métropole et de ses états d’âme successifs s’affranchit ici du manichéisme qui a longtemps prévalu sur ce sujet. Dans un style nerveux, Lancelot Hamelin donne vie à ses personnages et restitue avec réalisme l’atmosphère de l’époque et le sinistre bidonville. Ce roman de l’échec et de la désillusion laisse entrevoir, malgré quelques maladresses, un talent certain.