Alain Minc a déjà, dans ses précédents ouvrages, dénoncé la démocratie d’opinion, produit de la triade juge-opinion-médias, le déclin économique et intellectuel français, l’“euroscepticisme” et l’ivresse démocratique (le résultat électoral n’est pas politiquement correct). Il réitère ses accusations et y ajoute idéologie du refus, réticence à la compétition, individualisme, consumérisme et laisser-aller moral. Le rejet des élites par les citoyens, fruit du “néopopulisme”, s’est exprimé lors du vote sur la Constitution européenne. Il étudie minutieusement rôle du marché, crépuscule des intellectuels, manque d’indépendance de la presse et une “hyperdémocratie”, formule-choc peu claire. La notoriété aurait remplacé la valeur en matière d’opinion. De multiples considérations sur la dérision et l’impunité des coupables renforcent l’impression de pessimisme.
Le lecteur est inondé d’un déluge de connaissances, conscient de l’amertume du rédacteur et peu convaincu par des propositions floues. Il s’agit surtout d’un constat peu innovant.