Le crépuscule et l’aube

FOLLETT Ken

En 997, les Vikings détruisent le port de Combe, ruinant les constructeurs de bateaux dont la famille d’Edgar qui échoue dans une ferme misérable. Le moine Aldred rêve d’enrichir la bibliothèque de son abbaye. Fille du comte de Cherbourg, Ragna traverse la Manche pour épouser Wilwulf, seigneur du comté de Shiring, dont elle est tombée amoureuse. Ces destins vont se croiser le long d’un fleuve au sud-ouest de l’Angleterre.

L’auteur anglais situe ce nouveau roman historique autour de Kingsbridge, lieu récurrent de ses précédents ouvrages (Une colonne de feu, Les Notes septembre 2017), mais en remontant à la veille de l’an 1000. L’analyse psychologique est un rien manichéenne : un artisan bâtisseur, ingénieux, sensible ; un religieux érudit, entreprenant ; une femme intelligente, énergique, intègre ; un noble flamboyant qui protège sa famille vénale et sans scrupules. Mais surgissent aussi d’innombrables personnages secondaires, vivants, modernes dans leur façon de penser, de sentir, de s’exprimer, parfaitement insérés dans le contexte historique. L’Angleterre paraît moins évoluée que la France car esclavage et polygamie subsistent et les constructions sont rudimentaires. Néanmoins, là aussi les Grands ponctionnent le petit peuple, l’Église abrite des dévoyés et le Roi peine à imposer la loi. Un récit impétueux et captivant où se côtoient amour et abjection, idéalisme et cynisme. (L.G. et S.L.)