En achetant Revenant House, hôpital psychiatrique désaffecté, pour le transformer en un lieu d’accueil, Scriven aspirait à une nouvelle vie. Le décès de sa femme, les liens embrouillés avec sa fille et son caractère bizarre en décident autrement ; désormais seul et malade, il erre dans des lieux ruinés et se passionne pour l’histoire de patients disparus. Le passé réapparaît pour tous les protagonistes : sa fille, accidentellement éborgnée et qui décide de le quitter, les amis de jeunesse avec lesquels elle croque la vie et cette ancienne patiente schizophrène qui veille sur lui. Dans ce long roman, James Scudamore développe ses thèmes de prédilection : le deuil d’un parent, l’émancipation des jeunes gens, les limites entre raison et aliénation. Après un début complexe, le lien narratif se dilue, alternant présent et passé, et juxtaposant les récits mémoriels de chaque personnage. Dès l’ouverture, les descriptions de cette clinique labyrinthique crééent un cadre envoûtant rappelant le talent de l’auteur révélé dans La clinique de l’amnésie (NB octobre 2014). La profusion de métaphores et de détails scatologiques inutiles alourdit le propos, créant ennui et irréalité. Les lourds secrets se dévoilent enfin. Le lecteur a déjà éventé une partie du mystère. (M.R. et N.C.D.)
Le dédale du passé
SCUDAMORE James