Le gentil delphinium, avec sa corne de narval, est pris en chasse par le très horrible dentignac, sorte de requin-scie à la machoire particulièrement menacante. Mais dans ce drame de la mer primaire et bon enfant, deux tentacules menacent à leur tour l’affreux, et le bloquent en serrant machoire et queue. Le dentignac grossit, grossit, puis éclate. Un petit signe de connivence entre les deux alliés vainqueurs : l’affaire est close.
Pas un mot de trop dans cette scène sur fond bleu omniprésent pour symboliser la mer : quelques onomatopées expriment les sentiments des protagonistes, qui jouent leur rôle avec humour noir. Le trait, réduit au minimum, un peu griffonné, explore avec habileté les expressions anthropomorphiques des préhistoriques « nigodosaures », les bien nommés, qui ressemblent à s’y méprendre à des enfants dans la cour de récré. À lire aussi vite que cela se déroule, dans un gros album cartonné où Thierry Dedieu livre un nouvel épisode de sa « préhistoire de rire un peu ». 4-5 ans.