Lydia Delectorskaya, entre autres modĂšle, collaboratrice, gouvernante dâun peintre cĂ©lĂšbre, a Ă©tĂ© lĂ©gataire de deux liasses de feuillets. Ils forment deux journaux du maĂźtre, se rapportant, lâun Ă ses premiĂšres annĂ©es, formation, crĂ©ations (fin du XIXe siĂšcle, dĂ©but du XXe), lâautre au terme de son existence, avec ses souvenirs, ses rĂ©flexions, la dĂ©crĂ©pitude de son corps et lâangoisse de la mort. De nombreux Ă©vĂ©nements, amitiĂ©s, rivalitĂ©s, compositions, pensĂ©es Ă©voquent immanquablement Matisse (« Monsieur M. ») mais il ne faut pas assimiler ces textes, prĂ©sentĂ©s en chapitres alternant des parties de chacun dâeux, Ă une analyse biographique approfondie.
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FrĂ©dĂ©ric Ferney insiste en post-face sur la part dâimaginaire apportĂ©e tant Ă la personnalitĂ© de son hĂ©ros quâĂ son entourage. Il compose un portrait romancĂ© dâun gĂ©nie de lâart moderne, bĂąti avec subtilitĂ© dans la forme et le fond, dans une langue parfois difficile mais dâune grande puretĂ©. Le vĂ©ritable amour de cet homme aux nombreux succĂšs ne fut-il pas jusquâau bout lâobjet de son travail acharnĂ©Â : la peinture ?