Le dernier des Sioux (Ulysse Wincoop ; 1)

Dakota Sud – Hiver 1890. Contraint par la cavalerie américaine, le vieux chef sioux Big Foot doit rendre les armes mais Black Coyotte refuse de donner son fusil et c’est le carnage. Une jeune squaw enceinte s’échappe mais elle meurt en accouchant dans la neige, le sergent Jonah  qui passait par là emporte le nouveau né et le confie à sa soeur et son mari, des colons blancs du Wyoming, en mal d’enfants. L’enfant est élevé dans l’ignorance de ses origines mais à huit ans, le voilà cruellement confronté à sa différence. Dans un format réduit, ce premier opus s’ouvre sur une des pires tragédies de la conquête de l’Ouest : l’effroyable tuerie de Wounded Knee où le peuple sioux fut anéanti. Cet émouvant récit conte l’ histoire de ce jeune Sioux déraciné, rattrapé par ses origines, déchiré entre deux cultures et qui ne sait plus qui il est ni ce qu’il va faire de sa vie volée au destin. Mais il est vivant, tout espoir est permis. Jonah, personnage ambigu, déserteur hanté par ses forfaits passés, interpelle. L’économie de mots, l’image hautement narrative, le dessin semi réaliste particulièrement expressif, tout en couleurs directes, renforcent le pathétisme de ce western. (E.-E.H.)