Le dernier des Weynfeldt

Adrian Weynfeldt est l’archétype du grand bourgeois suisse : richissime, cultivé, élégant et courtois. Expert en peinture, il sait être un mécène discret pour ses amis, plus tout jeunes, un peu ratés, souvent dans de mauvaises passes. Il doit d’ailleurs évaluer, en vue d’une vente, un tableau de Valloton, possédé par un vieil ami fauché. Un soir, il croise dans un bar une belle rousse un peu éméchée et se propose galamment de la raccompagner…

Avec la virtuosité, le sens du détail et du suspense propres à Martin Suter (Un ami parfait, NB août-septembre 2002), l’auteur noue autour de son héros raisonnable une intrigue un peu folle : le Valloton avait un double, la rousse semble plus perverse qu’il n’y paraît, quant aux amis… Le milieu de l’art est finement étudié, les personnages sont bien campés avec leurs doutes et leur fragilité. Happé par le récit, on attend avec impatience le dénouement.