Le vieux Simone vit solitaire dans un petit hameau du Piémont. Il se remémore sa vie d’enfant juif traqué par les nazis, fuyant dans la montagne italienne. De nombreux drames ont marqué sa jeunesse. Son petit-fils, adolescent rêveur, fanatique de bandes dessinées, est confié pendant la maladie de son père à ce grand-père maternel dont il ignorait l’existence. Il découvre que des différends secrets opposaient Simone et sa fille. Grand-père et petit-fils s’apprivoisent et établissent entre eux une relation toute particulière. C’est le quatrième roman du Turinois Fabio Geda, collaborateur à La Stampa. Dans des chapitres alternés, deux personnages, deux générations, deux destins, deux mémoires laissent habilement le lecteur dans l’attente d’un face-à-face. Traité comme un pas-de-deux, le récit avance, recule, évolue et résonne de deux voix, absentes, puis laconiques, enfin confidentes. L’écriture allusive ou descriptive, toujours sensible, excelle à donner de la profondeur aux héros et de la présence à la nature. Ce beau sujet de l’éveil d’un lien qui fait exister l’autre est abordé avec une construction subtile, une langue poétique et une émotion sans effusion. Et vibrant, malgré quelques longueurs, il réconforte.
Le dernier été du siècle
GEDA Fabio