Novembre 1954, New York, Ellis Island. Sur cette île, où se trouve ce qui fut durant des dizaines d’années le centre d’accueil de millions d’immigrants et qui est sur le point de fermer définitivement, un homme est désormais seul. Pendant quarante-cinq ans il a été l’employé, puis le responsable de ces lieux, et avant de partir il se sent « une surprenante urgence à écrire ». Alors, pendant neuf jours, il écrit, mêlant son histoire personnelle à celle de quelques-uns des arrivants dont le souvenir le taraude. Avec beaucoup de sensibilité et d’émotion Gaëlle Josse (Noces de neige, NB mai 2013) cherche à donner un visage à tous ces anonymes, ces déracinés venus du monde entier pour fuir la misère et partager le rêve américain. La sobriété du style, qui ne vise jamais l’effet, et la justesse du ton font de ce court récit un moment de lecture marquant sur un sujet riche d’humanité.
Le dernier gardien d’Ellis Island
JOSSE Gaëlle