Le dernier homme.

ATWOOD Margaret

Tous les hommes ont été exterminés, le seul survivant, Snowman, erre parmi les décombres, en quête de nourriture ; il se rappelle sa jeunesse dans une enclave réservée aux scientifiques, loin des « plebezones », avec ses parents, la petite Oryx vendue par son village à des trafiquants, et surtout son ami Crake, savant génial qui a produit des hybrides d’animaux féroces, « louchiens » ou « porcons », et aussi une peuplade d’êtres beaux et stupides dont Snowman doit s’occuper, les Crakers… Ce nouvel ouvrage d’une romancière canadienne bien connue réintroduit dans le monde étrange et fascinant du précédent (Le tueur aveugle, NB mars 2002). La peinture de notre civilisation retournée à l’état sauvage, la description des années dans une université minable, le drame des fillettes achetées pour tourner des films porno, le mythe du savant fou qui a créé un terrible virus, ces différents sujets s’imbriquent avec une imagination incroyable, et une puissance d’évocation qui emporte le lecteur jusqu’à la fin. Sous le couvert d’un roman d’anticipation, c’est une critique acerbe de notre monde, presqu’un pamphlet.