URSS, années 1930. Jack, jeune chômeur américain, est embauché dans une usine automobile à Gorki dans le cadre de la coopération économique entre les États-Unis et le nouveau régime soviétique. Propulsé conseiller technique du directeur de l’usine, il prend l’ascendant sur les autres travailleurs américains. Mais, aveuglé par des aventures amoureuses, il est pris au piège par les manoeuvres de la Guépéou, la police secrète, et n’aura qu’un souci, essayer de rentrer aux États-Unis avec quelques compatriotes et une jeune femme russe. Dans ce nouveau roman (Le lecteur de cadavres, NB juin 2014) Antonio Garrido met en valeur ses talents d’auteur de fiction historique policière. L’ambiance due aux difficultés économiques de l’Union soviétique de l’époque est fidèlement rendue, l’opposition entre les logiques capitaliste et collectiviste bien traduite, beaucoup de lecteurs découvriront le partenariat technologique entre les États-Unis et le régime soviétique qui ne durera qu’un temps. L’emprise exercée par la police traduit bien la réalité du moment. Les péripéties sentimentales du héros apportent un peu d’oxygène dans une ambiance étouffante. Malgré quelques passages peu crédibles – le rôle dévolu à Staline en personne, par exemple – on reste en permanence prisonnier d’un suspense bien entretenu qui transforme le paradis rêvé en enfer glacé. (L.D. et B.Bo.)
Le dernier paradis
GARRIDO Antonio