Fin du vingtième siècle. La femme du dernier chef de clan du peuple evenk a quatre-vingt-dix ans. Elle retrace la vie de sa famille. Autrefois, au grand nord de la Chine, sur la rive du fleuve Amour, ils élevaient des rennes, vivaient de la pêche, de la chasse et du troc des fourrures. De campement en campement ils transportaient le feu et l’Esprit des ancêtres indispensable aux chamanes dans ce monde où la magie tenait lieu de croyance. La vie était rude, les hommes étaient forts, les femmes enfantaient. Leur histoire se termine à la ville. Chi Zijian (Bonsoir la rose, NB décembre 2013) célèbre le passé dans une contrée aride, glaciale l’hiver, desséchée l’été. Elle l’aime, elle y est née, et le charme de sa belle écriture la transforme en un théâtre d’aventures empli de beauté, de finesse et de poésie. Si la mort venait souvent côtoyer la vie, les jours se suivaient au rythme du tambour des chamanes et des retours de la chasse. L’occupation japonaise et la guerre avec les Russes n’ont guère perturbé cet isolement au coeur de la nature mais l’attrait des villes en a eu raison. Un peu long. (V.M. et B.Bo.)
Le dernier quartier de lune
CHI Zijian