Depuis 1992, Philippe Le Guillou sâest rendu rĂ©guliĂšrement Ă Saint-Florent-Le Vieil pour rendre visite Ă Julien Gracq, lâĂ©crivain quâil vĂ©nĂšre entre tous. Selon un cĂ©rĂ©monial immuable qui impliquait de rouler dâabord « le long du fleuve sauvage, de ses Ăźlots sableux et de ses fermes fortifiĂ©es », puis de traverser la nef blanche de lâĂ©glise abbatiale et de passer par le cimetiĂšre, la rencontre avait lieu dans « lâermitage » familial oĂč lâĂ©crivain avait choisi de se fixer. De ces rendez-vous et ces Ă©changes, chaque annĂ©e moins assurĂ©s, Philippe le Guillou garde le souvenir Ă©bloui dâune parole souveraine. Pour en perpĂ©tuer la trace, un premier rĂ©cit : Le dĂ©jeuner des bords de Loire (NB avril 2002) dont un chapitre entier est repris ici. Trois nouveaux textes Ă©voquent ses derniers pĂšlerinages Ă Saint-Florent-le-Vieil dont son ultime voyage aprĂšs la mort de lâĂ©crivain.  La prose superbe, les sentiments pleins dâadmiration dĂ©fĂ©rente et affectueuse du laurĂ©at du prix MĂ©dicis 1977 (cf. Les sept noms du peintre : vies imaginaires d’Erich Sebastian Berg, NB octobre 1977) pour son glorieux aĂźnĂ© font de ce petit livre un magnifique, Ă©mouvant et trĂšs littĂ©raire hommage posthume Ă lâauteur du Balcon en forĂȘt.
Le dernier veilleur de Bretagne
LE GUILLOU Philippe