Le dernier Vénitien

HERTZOG Gilles

Né en 1727, Giandomenico Tiepolo, fils aîné du grand Giambattista Tiepolo, neveu de Guardi, entré à treize ans dans l’atelier paternel, y restera toute sa vie dans l’ombre de son père. Il avait pourtant d’autres aspirations. Alors que Giambattista représente ses illustres commanditaires sous les traits des divinités de l’Olympe, lui ne rêve que de Polichinelles, symboles de la vie à Venise, toute faite de légèreté, moqueries, libertinage, annonçant sa décadence toute proche.  Sous la plume de Gilles Hertzog, journaliste, éditeur et critique d’art, c’est Giandomenico qui exprime son amertume d’être toujours resté « fils de », sa tristesse et sa colère devant la chute annoncée de sa Venise bien-aimée, son pillage par Bonaparte, l’échec de sa vie personnelle, ses inquiétudes, hélas fondées, sur le sort de son oeuvre majeure – 104 Divertissements pour les jeunes gens – après sa mort en 1804. Un récit un peu pesant et bavard, illustré, très abondamment documenté, où s’égrènent, au milieu de multiples rencontres (Goya, Casanova, philosophes, auteurs de théâtre…) les aspirations et surtout les désillusions qui ont marqué la vie du peintre qui se surnommait Le dernier Vénitien.  (C.-M.M. et A.M.)