Rodolphe Meyer, vaincu par l’alcool, n’est plus le violoniste prodige de sa gĂ©nĂ©ration. Fervent admirateur de Menuhin, il rachĂšte aux hĂ©ritiers son dernier violon, le Lord Wilton. Il revient dans son village pour l’enterrement de sa grand-mĂšre qu’il chĂ©rissait mais qu’il avait un peu nĂ©gligĂ©e. De retour dans la vieille ferme dont il a hĂ©ritĂ©, il vit en reclus et se rappelle son enfance. Mais un ĂȘtre singulier, surnommĂ© « l’enfant sauvage » fait irruption. Toutes ses rancoeurs rĂ©apparaissent, en particulier contre son pĂšreâŠÂ  Ce portrait intimiste d’un grand musicien en dĂ©clin est Ă©mouvant. Xavier-Marie Bonnot Ă©crit une partition tragique, celle d’une vie gĂąchĂ©e. Dans son livre prĂ©cĂ©dent (La Dame de pierre, NB dĂ©cembre 2015), il dĂ©crivait dĂ©jĂ la vie de ces hameaux aux rares habitants guettĂ©s par la folie ; ici ils sont plutĂŽt sympathiques, mais le hĂ©ros, centrĂ© sur lui-mĂȘme et sur ses regrets, ne les accepte pas. Si le style est fluide, le personnage reste dĂ©plaisant, les trĂšs longues descriptions de ses sentiments, de ses souvenirs ainsi que des paysages peuvent lasser. (D.C. et F.L.)
Le dernier violon de Menuhin
BONNOT Xavier-Marie