Le Désordre azerty

Rien de moins désordonné que ce recueil de textes courts en forme d’abécédaire, mais rangés dans un ordre différent : celui du clavier AZERTY. Avec légèreté, impertinence et fantaisie, Éric Chevillard dévoile sa conception de l’écriture et révèle quelques secrets de son style inimitable. Dans L’auteur et moi (NB octobre 2012), il ferraillait avec son narrateur. Cette fois, il invite le lecteur à être son partenaire de jeux de mots, de phrases, d’idées, à l’occasion de vingt-six parties soumises à des règles littéraires savantes et changeantes : cadavres exquis, kyrielles, listes, variations, télescopages, fausses conférences, vraies réflexions… Toujours au service, il conserve à chaque point l’avantage sur l’adversaire qu’il éblouit, agace, écrase, provoque et envoie parfois au tapis. Des pauses sont nécessaires, pour reprendre son souffle et ses esprits, essuyer des larmes de rire, chercher la signification d’un mot rare, prendre éventuellement une aspirine, relever une formule bien tapée ou un aphorisme jubilatoire. Puis on y retourne, avec infiniment de plaisir.