Le deuxième voeu

Le détective Heredia doit mener deux enquêtes de front : retrouver le père d’un homme revenu d’Allemagne où il vivait après avoir fui la dictature chilienne, et rechercher les traces de son propre père. Mais, orphelin depuis ses cinq ans, Heredia ignore tout de ses origines, jusqu’à son nom. Secondé par deux femmes, Doris la policière et Griseta qu’il a aimée autrefois, il mène de pair ces deux enquêtes qui le conduisent à revisiter le passé et à s’intéresser à des maisons de retraites louches où les pensionnaires sont maltraités. Heredia et son chat Simenon sont les personnages récurrents de Diaz-Eterovic (L’obscure mémoire des armes, NB juin 2011). Jusque-là, les horreurs inavouées de la dictature de Pinochet et leurs conséquences formaient le coeur de ses enquêtes. Cette fois le héros désabusé est confronté à un mal-être plus intime : comme son client, il se refuse à accepter son passé et peine à surmonter l’abandon et la solitude. Nonchalante et tourmentée, nourrie de littérature et d’empathie, sa quête éclaire d’un jour cru le sort que la société chilienne réserve à ses vieux.