Le dévastateur

AUDA Rolland

En une époque incertaine, dans le sud de la France, sur la commune de La Faute, grouille tout un petit monde plus ou moins recommandable. On fait connaissance de Diego, enfant des rues et dealer, à la tchatche entre verlan et argot, de Julius, qui sévit comme justicier sanglant sous le pseudonyme du dévastateur, de deux journalistes opportunistes, et d’Anémia, fille du magnat local, en révolte contre ses origines. Huit corps d’enfants sont retrouvés mutilés: un psychopathe sévirait-il? 

 

Dans un climat de ségrégation entre riches et pauvres, de violence, de trafics en tous genres et de corruption généralisée, l’enquête chaotique repose davantage sur les épaules d’Anémia et des journalistes que sur celles des policiers -surtout occupés à ne pas faire de vagues. Ce livre tourbillonnant de personnages et de mots, à l’écriture bigarrée, argotique, explosive, multiplie les références aux films de série B, notamment La féline, de tueurs en série, aux chansons et à la Bible. Il y a de l’action, de l’humour, des surprises, une satire sociale vitriolée (les people, les médias, les collusions…), mais, comme pour un film de Tarantino, mieux vaut avoir le coeur bien accroché! Ce roman pop et trash s’inscrit autant comme une oeuvre singulière que comme un hommage à un héritage culturel éclectique. La langue employée pourra en rebuter certains.