Un homme trompe sa femme, avec la meilleure amie de celle-ci ou, affaire de circonstances, une autre. Une femme trompe son mari avec le supérieur de celui-ci ou, par désoeuvrement, un autre. Ces adultères se découvriront ou pas, question de hasard plutôt que de traque rancunière. On se moque aussi, pour d’autres raisons, d’ecclésiastiques en bien mauvaise posture, d’universitaires ou de philosophes hargneux qui défendent leurs convictions comme des tiffosi déchaînés, de PDG autoritaires et sûrs d’eux qui se couvrent de ridicule… Ces trente-trois histoires très courtes, souvent gentiment amorales, ne sont guère originales à l’exception des chutes excellentes : inattendues, voire imprévisibles, lapidaires et caustiques. Camilleri est presque en aussi bonne forme que dans Le neveu du Négus (NB juillet-août 2013) dont il ne retrouve cependant pas la truculence. Malgré une évidente alacrité, son écriture et son imagination restent trop classiques. Mais l’auteur, même en l’absence du commissaire Montalbano, s’est constitué au fil des années un lectorat inconditionnel.
Le diable, certainement : 33 histoires délicieusement amorales
CAMILLERI Andrea