Le Diable, tout le temps

De la fin de la seconde guerre mondiale aux années soixante, plusieurs destins d’hommes et de femmes se croisent et s’entrechoquent. Willard, hanté par ses combats dans le Pacifique, est prêt à tout pour sauver sa femme malade, même s’il doit pour cela traumatiser son fils. Carl et Sandy, un couple peu recommandable, écument pendant leurs congés les routes américaines à la recherche d’auto-stoppeurs qui connaîtront un sort atroce. Roy, prédicateur persuadé de pouvoir ressusciter les gens, erre avec son cousin handicapé, fuyant les lois et surtout son passé. Après un recueil de nouvelles, le premier roman de Donald Ray Pollock, très noir et violent, révèle les bas-fonds sordides de l’âme humaine chez des déclassés de l’Amérique profonde. Les dégâts provoqués par une vision primaire et pervertie de la religion, et par l’abolition de la frontière entre le bien et le mal, sont décrits dans une prose vigoureuse, sans concession et dérangeante. Les vies de ces personnages terrifiants nous plongent dans une odyssée sauvage à l’atmosphère pesante, dont on ne sort pas indemne : âmes sensibles s’abstenir !