Le dîner du commandant.

CAVÉ Jean

Été 1991 en Méditerranée, sur le paquebot de croisière Le Neptunia. Jean Simon a connu l’horreur des camps de concentration pendant la guerre et meurt à petit feu, souffrant d’être vivant sans les siens. Sa femme Madeleine se désespère de n’avoir jamais eu de confidences sur ce “Là-bas” obsédant. À leur table 71, repère de survivants en tous genres, l’oeil glacial de Hans Mauer rencontre le regard sans pardon de Jean. L’atmosphère confinée du navire rend vite les propos très directs et les attitudes significatives du passé et de l’éthique de chacun…

 

Les principaux protagonistes de ce roman de Jean Cavé (La souris céleste, N.B. août-sept. 2003) sont hantés par le nazisme. Entre la collaboration lâche et la “déshumanisation” partagée, la révolte des enfants de déportés et l’ignorance volontaire de la majorité, l’auteur affirme qu’aucune souffrance ne rend meilleur et que la trahison peut aussi résider dans le silence. Une percutante réflexion sur les thèmes de la mémoire, de la victime et du pardon, dans une écriture toute en retenue.