Lors d’un voyage en train, François Contellec retrouve son ami d’enfance, Pierre-Alain Jézéquel. Ils se remémorent leurs jeunes années dans un pensionnat en Bretagne. À l’époque, leur bien-aimé professeur de français est appelé à partir pour l’Algérie d’où il écrit régulièrement aux élèves de sa classe pour leur raconter sa vie de militaire, les embuscades et sa vision de la guerre. Sa mort est restée mystérieuse, mais Pierre-Alain, qui a ses entrées au ministère de la Défense, s’engage à enquêter. Jean-Pierre le Dantec (Etourdissements, NB octobre 2003) évoque les événements d’Algérie en 1959 à travers la vision d’adolescents, tourmentés par leurs premiers émois amoureux, et d’un jeune militaire appelé sous les drapeaux, très idéaliste et qui cherche à instruire et soigner les paysans plutôt qu’à les torturer pour qu’ils parlent. Les différentes points de vue abordés par l’auteur peuvent paraître caricaturaux, cependant l’ambiance légèrement surannée de l’ouvrage est très agréable, le style fluide et les oppositions passé/présent pertinentes. On s’attache à cette jeunesse obligée de perdre son insouciance pour affronter la dure réalité. Une analyse originale et sans prétention du début des années soixante et du conflit algérien. (M.-F.C. et S.L.)
Le disparu
LE DANTEC Jean-Pierre