Dans le champ de monsieur SĂ©caillat, au cĆur du Luberon, un Ă©boulement insolite conduit le vieil homme et son voisin, professeur Ă lâIsle-sur-la-Sorgue, Ă entreprendre des fouilles : ils exhument des tessons de poteries et reconstituent des trompes de terre cuite ; puis une sorte de bas-relief, un visage de femme, la « femme-calcaire » de la bouche de laquelle coule lâeau dâune source. La dĂ©couverte est fascinante ! Que faire ? La dĂ©voiler ou la dissimuler et garder pour soi la jouissance de cette eau ?
Tel est le point de dĂ©part anecdotique dâun rĂ©cit centrĂ© sur le narrateur qui poursuit seul une immersion dans le lointain passĂ© de cette terre, vivant dâĂ©tranges expĂ©riences en lien avec lâimaginaire du Ventoux et de son maĂźtre incontestĂ© au vu des lĂ©gendes locales, le facĂ©tieux Mistral. Nous sommes loin des romans de terroir, loin Ă©galement du lyrisme de Bosco ou de Giono dont lâauteur est nĂ©anmoins lâhĂ©ritier. Un hĂ©ritier qui a trouvĂ© sa langue, ancrĂ©e dans le parler quotidien sans abus de couleur locale ; emportĂ©s par les pĂ©ripĂ©ties dâun roman qui alterne chronique villageoise et fantastique, nous sommes de plain-pied avec lâessence mĂȘme du lieu. Magie de lâĂ©criture ! (C.B et E.M.)