Penang, Malaisie, 1939. Philip, fils d’une Chinoise et d’un Anglais issu d’une riche famille installée en Malaisie, termine sa scolarité. Il se lie avec un mystérieux Japonais qui devient son « mentor-sensei » et lui enseigne l’aïkido, art martial empreint de la sagesse des anciens. Avec la guerre survient l’invasion du pays par le Japon : Philip, tiraillé entre sa fascination pour son maître et ses origines anglo-chinoises, choisit de collaborer avec l’envahisseur pour protéger sa famille. Ce deuxième roman de Tan Twan Eng reprend le thème douloureux de l’occupation de la Malaisie par les Japonais, déjà évoqué dans Le jardin des brumes du soir (NB juin 2016). Plusieurs mondes révolus se superposent : colonialisme anglais, diversité d’une population métissée, beauté et rigidité des codes nippons. Déchirés entre l’amitié et le respect qu’ils éprouvent l’un envers l’autre et la loyauté envers leur pays, les deux héros sont confrontés à des choix terribles auxquels chacun fait face avec sa sensibilité propre. À l’apparente froideur du Japonais s’opposent les doutes de Philip – né entre deux mondes, plein d’humanité et de contradictions – poignants et remarquablement approfondis. En marge des horreurs de la guerre, le livre, véritable ode à la Malaisie, en célèbre les beautés. (B.Bo. et M.-N.P.)
Le don de la pluie
TWAN ENG Tan