AprĂšs de multiples tentatives de suicide, le poĂšte Bernardo Vorace se doit dâen tirer une conclusion Ă©tonnante : il est immortel. Ce qui est fĂącheux quand vos amis, vos petites amies vous déçoivent, que des rĂȘves, plutĂŽt des cauchemars, vous hantent. Alors Dieu ou Diable ? Le poĂšte maudit « au coeur le plus noir de la terre » convie tout le monde Ă un bal masquĂ© infernalâŠ
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Non, ce nâest pas un roman « classique », loufoque ou diabolique. Câest la rĂ©Ă©dition dâun livre Ă©crit en 1974 par un trĂšs jeune auteur de dix-sept ans, dâorigine canarienne, FĂ©lix Francisco Casanova, qui devait mourir deux ans plus tard asphyxiĂ© dans des circonstances mystĂ©rieuses et que les critiques semblent vouloir comparer Ă Rimbaud. En effet, trĂšs tĂŽt ce jeune homme Ă©crit de la poĂ©sie, des romans et, outre sa jeunesse, on retrouve dans son oeuvre les mĂȘmes Ă©pisodes oniriques, la fascination du dĂ©moniaque du poĂšte français. Le don de Vorace est un livre dĂ©concertant, troublant et, si on nâadhĂšre pas Ă ces digressions surrĂ©alistes, on doit reconnaĂźtre Ă son jeune auteur sa qualitĂ© dâĂ©criture et sa singuliĂšre luciditĂ© pour regarder la mort en face.