Le don du mensonge

« Le Sertao… c’est une maladie incurable. » En y revenant, pour assister leur grand-père qui va mourir, Adonias et ses cousins Ismaël et David vont en refaire l’expérience. D’autant plus violemment qu’ils ont voulu fuir la pauvreté et l’arriération de cette terre. Autour de la « Galiléa », domaine où leurs ancêtres ont construit, fortune faite, un ensemble de maisons et où vit encore une partie de leur clan, les grands troupeaux et les champs de coton ont disparu pour laisser place au désert et aux champs de cannabis. Naviguant entre fascination et répulsion pour ce Nordeste brésilien originel où sont enfouis tous les mensonges, trahisons et légendes familiales, Adonias se fait le scribe de l’histoire labyrinthique de sa lignée. Passé et présent s’entremêlent dans cette remémoration, souvent hallucinée, nourrie de tragédies. Le ton est énigmatique et sombre, à l’image de ces paysages, maintenant dévastés, où se sont mêlés autrefois immigrants espagnols, portugais, hollandais, africains et indiens. Un récit hanté de métissage… une métaphore désolée de la décomposition d’un monde.