Ayant déjà à son actif plusieurs romans (Entre les bruits, NB mai 2009) et essais souvent primés, Belinda Cannone se penche sur les souvenirs qu’elle a de son père. Longtemps en gestation, ce texte est le fruit d’un travail très personnel que l’auteur avait à coeur de parfaire. Le vol de ses carnets intimes la décide à fixer ses pensées. Elle reconnaît qu’écrire sur une personne si proche n’est pas sans pièges, mais elle réussit à en déjouer la plupart dans une langue enrichie de références philosophiques et littéraires. Les références aux personnages de Dostoïevski ou à Kafka sont intéressantes tout comme les réflexions psychologiques. Cependant beaucoup de retenue et de pudeur brident l’émotion. Style clair et élégant, culture indéniable, mais le portrait n’est que survolé.
Le don du passeur
CANNONE Belinda