Le fait est

SMITH Ali

Il était une fois à Londres, un homme, Miles Garth, qui, invité à un dîner mondain, s’esquiva avant le dessert, s’enferma dans une chambre et refusa d’en sortir. Un mot glissé sous la porte réclame un repas végétarien. Le temps passe. Ses hôtes contactent diverses connaissances lointaines ou proches du séquestré volontaire : pourraient-ils le convaincre de quitter les lieux ? Mark son compagnon, une amie de lycée, une vieille femme dérangée et une jeune fille passionnée de langage et de jeux de mots : tous parlent alors de Miles. Les journaux aussi. Cocasse, l’anecdote liminaire est le prétexte pour raconter quatre histoires aux titres énigmatiques : ici et là, mais, car, le fait est. Un roman sophistiqué et étrange rappelant Girl meets boy (NB décembre 2010). L’on peine parfois à cerner le héros tant le récit fourmille de clins d’oeil à l’actualité, de traits d’esprit, de changements de registre et de citations variées : littéraires, bibliques, musicales… Difficile parfois de saisir le véritable propos de l’auteur : railler l’ambiguïté des rapports humains, le pouvoir des médias dans un monde hyper connecté? Si le style particulier de la conteuse écossaise peut dérouter, cela n’occulte en rien l’humour qui imprègne le texte.