En 1873, au large des Açores, un navire, la « Mary Celeste » est retrouvé, sous voiles, en bon état et sans équipage. Une énigme et un drame humain qui passionnent particulièrement Conan Doyle. En tant que médecin de bord, il connaissait les dangers de la mer. Plus tard, désormais célèbre, il devient membre de l’institut métaphysique. C’est à ce titre qu’il rencontre la charmante Viola Petra, une medium qui communique avec les esprits défunts. La romancière américaine Valerie Martin (Indésirable, NB mai 2008) joue remarquablement avec la psychologie de ses personnages. Elle dresse des tableaux à la fois épurés et complexes, rafraîchissants dans leur extrême diversité. Les chapitres, sans lien apparent, évoquent les habitants de ce monde disparu et les font vivre dans le sillage du bateau fantôme. Le style imagé et vivant, varie avec les situations et les époques dans un kaléidoscope qui donne un peu le vertige. L’analyse de la société américaine, la vogue du spiritisme, l’émancipation féminine incarnée par une journaliste d’investigation, sont très intéressantes. Mais les nombreux personnages, souvent attachants, les liens de famille confus, l’enchevêtrement des périodes et des sujets empêchent de croire vraiment à l’élucidation du mystère de la Mary Celeste. (E.G. et M.S.-A.)
Le fantôme de la Mary Celeste
MARTIN Valerie